Convertir un vieux vélo de route Peugeot en fixie
Bon, c’est vrai, c’est un peu un phénomène de mode, mais qu’est-ce que c’est plaisant de rouler en fixie !! :-) Dans cet article je vous parle d’une conversion d’un vieux vélo de route Peugeot en fixie, à travers les difficultés que j’ai pu rencontrer.
Vous pouvez retrouver cette page en bas, sur votre gauche …
Etape 1 : choix du cadre, achat du futur fixie
Après plusieurs jours de quête interminable, j’ai enfin trouvé mon bonheur. Petit conseil, prenez votre mal en patience afin de dénicher votre perle rare. Pour ma part, il s’agit d’un vieux vélo de course de marque Peugeot taille 54. Il correspond justement à ma taille (1,76 m). Le cadre est plutôt en bon état. Pour le reste je compte adapter du matériel plus récent, notamment en matière de roues. En effet, pour information je suis tombé de haut en pesant les roues d’origines. La paire fait, tenez vous bien, 5,2 kilos !! Sachant que sur les sites spécialisés, une paire de base pèse moins de 3 kilos, je vais gagner ici de précieux grammes :-)
Voici donc la bête, dans son jus, tout juste rapportée à la maison. Beurk le guidoline et la selle, et bien d’autres choses.
Etape 2 : démontage, ponçage, limage
Il s’agit de l’étape la plus “amusante”. Le rendu final que je veux avoir en dépend tout de même. Je souhaite retrouver un cadre le plus épuré possible. Exit les passes-câbles et autres ergots métalliques. Une bonne petite lime à métal pour lisser tout ça.
Après avoir totalement désossé le vélo, je me suis amusé à peser quelques éléments. Ainsi le cadre nu fait 3,3 kg, la fourche 1 kg tout rond. J’ai pris peur au début quand j’ai pesé le vélo tel quel : 13 kilos pile poil !!! Ça fait peur. Tous les éléments qui ne reviendront pas sur le vélo sont entre autres, le dérailleur, le frein arrière, la selle, les différents câbles, et sûrement les roues, trop lourdes.
Après écumer tous les sites spécialisés dans le fixie, j’ai choisi d’utiliser un décapant chimique (honte à moi, et la planète alors !). Il s’agit d’un gel visqueux à appliquer au pinceau. Je n’ai pas trouvé ce produit très efficace. J’aurais pu économiser les 16 euros qu’il m’a coûté. J’ai alors couru vers le magasin de bricolage le plus proche afin de trouver une brosse métallique à adapter sur une perceuse.






Bon choix ! Même si le décapage de la vieille peinture m’a pris quelques heures, voici le résultat. Le cadre a été passé au papier de verre, grain de plus en plus fin. Après quelques heures de travail, voici le cadre et la fourche à nu. Joli non ?
Concernant les roues. Pour une raison de coût et d’âme du vélo Peugeot, je décide finalement garder les deux roues d’origine. (Rigida). Démontage complet, rayonnage, moyeu. Pour la roue arrière je cherche un moyeu équivalant, mais en pignon fixe. Le résultat est assez satisfaisant :-)
Pour la roue arrière, j’attends ma clé de démontage spéciale cassette Maillard d’époque achetée sur Internet …
Alors après m’être enragé pendant plusieurs jours durant, je n’ai pas eu raison des pignons arrières. Malgré la clé de démontage, rien à faire. Je me tourne alors vers un professionnel du vélo. S’il adhère à mon idée de retaper un vieux Peugeot, il a l’air rebuté sur l’idée de garder les roues d’origine. Prétextant qu’à l’époque les roues se voilaient souvent, crevaisons multiples au regard de la simple paroie. J’en passe et des meilleures. Il n’a pas tout à fait tord, mais ça reste un vendeur … Du coup, la facture s’alourdie pour un premier vélo que je voulais restauré au maximum. Commande d’une paire de roues Gipiemme full chrome sur Internet. C’est vrai qu’elles sont magnifiques par contre :-)
Etape 3 : la peinture
La question était la suivante. Est-ce que je vais chez un carrossier pour faire peindre le cadre ? Est-ce que je le fais moi-même ? J’ai opté pour la deuxième solution. Tout d’abord pour le faux problème de “coût”, mais surtout pour avoir le bonheur d’avoir un vélo refait de mes propres mains ! La couleur choisie : BLANC OS … Elle ira bien avec les éléments en cuir que je veux rajouter (selle, guidoline, lanières de cale-pieds)
J’ai donc acheté de la peinture en bombe sur un allcity.fr où la bombe coûte moins de 4 euros. A savoir que sur la toile vous trouverez plusieurs sites de vente de peinture, avec des dizaines et des dizaines de couleurs disponibles. J’ai aussi pris un apprêt, et un vernis mate.

J’ai passé deux couches d’apprêt, deux couches de peinture et deux couches de vernis. Entre chaque couche, ponçage au papier de verre très fin. Ah oui, la peinture en bombe est très volatile. Si vous avez la chance de pouvoir peindre en extérieur je vous conseille de le faire. Sinon, vous pouvez le faire en intérieur, mais protégez bien la pièce dans laquelle vous allez peindre. Et surtout, aérez !!

Etape 4 : gros problème pour le boîtier de pédalier
Un des problème que j’ai connu lors de la transformation de ce vélo de route en fixie, c’est le boîtier de pédalier. Le démontage n’a pu être effectué en entier, la cuvette ne voulant pas être dévissée. Sur les conseils d’un vélociste, je le donne à démonter et à re-taroder à un professionnel afin d’y insérer un boîtier de pédalier aux normes actuelles. Comme ça, plus de problème de compatibilité entre le pédalier, etc etc …
ILS N’Y SONT PAS PARVENUS. “On ne peut rien faire monsieur”. Je rentre avec mon cadre, blasé :-/
Je me suis alors tourné vers une association de passionnés. (Pharmacycles à Toulon pour ne pas les citer). Et là, je leur dis chapeau. Mais quel regret de ne pas les avoir contactés dès le début ! La solution est toute simple. Ils m’ont juste trouvé un axe de pédalier, à bouts carrés. Bien entendu, le rendu n’est pas parfait, mais à quelques millimètres près, cela me convient grandement. Génial ! Un achat à faire en moins, et en plus, la restauration du boîtier de pédalier d’origine n’aura pas été vain :-)
On récapitule : boîtier de pédalier, exit le re-tarodage. Il est bel et bien possible de passer d’un axe à clavette, à un axe carré afin d’y mettre un pédalier actuel … Cool. Par contre, attention si vous voulez garder les pédales d’origine, il me semble bien que le pas français n’est pas compatible avec les pas actuels … (Grrrrr)
Etape 5 : transformation du guidon
Le guidon d’origine est un guidon type course. Avec mon fixie, je voulais une position plus relevée. Et c’est encore une histoire de goût et de design. J’ai donc retourné le guidon, et calculé la longueur de poignée que je souhaitais garder (tout simplement et tenant les poignées dans les bonne position, et en faisant deux repaires). Ensuite, quelques allers-retours de scie à métaux plus tard, transformation en guidon type bull-horn, avec de petites cornes :). Reste juste à coller la guidoline façon cuir, et le tour est joué.


Etape 6 : montage final des éléments restants
Bref, après trop quelques achats sur des sites spécialisés, une peinture fait-maison et des heures de boulot, voici enfin mon fixie, comme je me l’étais imaginé. Et en plus c’est un régal de rouler avec tous les jours pour rejoindre mon lieu de travail. D’ailleurs, pour information, j’ai pris un plateau 46 avec un pignon de 18 dents. Un ratio de 2.6, parfait pour mon trajet quotidien :-)
N’hésitez pas à venir poser des questions, je serais toujours là pour y répondre ;) A bientôt sur ischamber.fr